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Affiche : Béatrice B.
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Peut-être vous a-t-on raconté qu'autrefois au village on pouvait acheter du pain, du fil et des boutons, un chapeau, des fleurs ou du charbon, boire un verre ou manger un ramequin. Aujourd'hui c'est différent. On dort au village, on n'y vit plus. Un parking a remplacé la halle, et certains se souviennent d'une auberge, d'autres parlent d'un cabaret, mais on ne sait plus trop bien les situer. Il paraît que des photos existent quelque part, en noir et blanc. C'est mystérieux, comme un conte du moyen-âge. Plein de cadavres de commerces oubliés. C'est un peu comme si le village avait été lentement empoisonné, à l'arsenic. Empoisonné par l'autoroute qui a dévié les voyageurs, au nom de la sainte vitesse moyenne. Empoisonné par les supermarchés qui tous les jours vendent l'illusion de la bonne affaire, et qui la vendent si bien qu'on y croise tous les commerçants ruinés du village courant après des chariots remplis de leur petite mort. Empoisonné par le promoteur-constructeur de cages sans parloir dont les captifs sont bien soulagés, le soir, de fermer la porte à clé, pour se protéger d'un monde sans intérêt. Empoisonné par le capitaliste qui efface les mémoires pour supprimer toute référence à l'alternative susceptible de nuire à sa suprématie. Du coup, peut-être qu'il serait bon de se souvenir un peu, à l'aide de ces quelques photographies, de ce dont l'archéologie ne gardera nulle trace, des enseignes, des métiers, des villages, des gens, de nous. Pour tous et pour demain.
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Article : Geo.
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Photo : Geo.
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Photo : Geo.
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Cette expo qui devait se tenir tout le mois de mars 2020 s'est finalement retrouvée confinée le 17 mars. Aujourd'hui, le 17 mai, l'exposition est toujours en confinement, la SMAC de la Tannerie étant toujours fermée pour cause de pandémie.
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Alexandra Elle avec la casquette, Geoffrey Dupont en dernier à droite, les autres : la famiglia.
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J‘avais loupé l’ouverture du blog, il est chouette ;)
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