Nom de rue - La rue Adamoli (Lyon)
Pierre Adamoli naquit le 5 août 1707. Il était issu, à ce qu'il paraît, d'une de ces nombreuses familles italiennes qui vinrent à Lyon, au XVIe siècle, chassées de leur pays par les compétitions politiques des partis. Il demeurait dans la rue Du Garet. Il fut garde des ports, ponts et passages de la ville de Lyon. Possesseur d'une fortune honnête, et aimant les sciences qu'il cultivait avec beaucoup de zèle, il put et sut se former une bibliothèque d'amateur qui avait du renom. Il possédait cinq à six mille volumes, exactement cinq mille six cents, relatifs en grande partie à l'histoire naturelle, choisis avec goût et tenus en bon état. Mais selon Monfalcon, qui devait s'y connaître, la renommée de cette bibliothèque, qui s'est prolongée pendant plus d'un siècle, n'était que médiocrement méritée. À sa mort, arrivée le 5 juin 1769, Adamoli céda sa bibliothèque à l'Académie de Lyon, à condition qu'elle soit ouverte au public une fois par semaine.
Cette bibliothèque a une histoire, l'histoire de ses déménagements :
- Elle fut déposée provisoirement dans l'entresol des bâtiments du Concert.
- Elle émigra à l'Hôtel-de-VilIe. Mais cinq ans après la mort d'Adamoli, la bibliothèque n'était pas encore publique. Donc procès.
- Elle fut installée, en 1777, dans l'Hôtel-de-Ville, au premier étage, sur la rue Puits-Gaillot ; alors elle devint publique et l'Académie de Lyon l'enrichit d'un grand nombre d'ouvrages.
- Une décision de 1792 ordonna son transfert au collège, dans le vaisseau appelé la bibliothèque de Villeroy, mais cette décision resta sans effet. Elle dut cependant quitter l'Hôtel-de-Ville et fut reléguée dans les combles de St-Pierre.
- L'an IV de la République (1796), Poulain-Grandpré la fit transférer dans la salle Villeroy, au collège.
- En 1800, l'Académie réclama sa bibliothèque; elle obtint justice en 1825, et l'établit dans les salles où elle était encore en 1902, grâce à M. Rambaud, maire de Lyon.
M. Prunelle, plus tard, fit de cette bibliothèque, avec le concours de présidents de diverses sociétés, une institution de premier ordre.
Source : Adolphe Vachet - A travers les rues de Lyon, 1902.
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