Le Cep Vermeil, le vin de table lyonnais
Les vins de table, aujourd'hui appelés vins de France, sont des vins sans appellation qui résultent du coupage de vins de différentes aires de production. Longtemps considérés comme de piètres breuvages (piquette, gros rouge qui tâche...), certains sont aujourd'hui très appréciés.
Le Cep Vermeil était-il comparable au Kiravi ou au Gévéor, les célèbres piquettes trônant dans les cuisines de nos grands-parents ? Je ne le sais pas, n'en ayant jamais bu. Il est même très compliqué de trouver des informations sur ce vin de table. Personne n'en parle nulle part, pas même dans les vieux bouquins, ce qui laisse supposer qu'il n'a pas laissé un souvenir impérissable.
Nous savons seulement que la marque Cep Vermeil a été déposée à Lyon en 1926 par les Etablissements V. Bérard et Fils, marchands de vins en gros depuis 1860, domiciliés au 122-124 cours Gambetta, dans le 7e arrondissement. Concernant le V. des établissements Bérard, parfois il est traduit par Victor Bérard (à ne pas confondre avec l'homme politique, frère de Léon, le célèbre médecin), parfois par Veuve Bérard. Notez que les deux hypothèses sont valables, Victor ayant pu décéder avant son épouse, qui aurait ensuite repris l'entreprise.
Toujours est-il que Le Cep Vermeil, qui fut le premier vin en bouteille capsulée, s'est vendu en quantités astronomiques, faisant la fortune de la famille Bérard. À tel point qu'elle a pu s'offrir la maison du petit sacristain aux fenêtres à meneaux située sur l'Ile Barbe (à gauche du clocher) et le château de Vancia (Ain), pour en faire une résidence secondaire.
L'autre info que l'on trouve facilement sur l'entreprise Bérard est qu'elle livrait épiciers et détaillants lyonnais avec des véhicules à traction hippomobile. Elle les a utilisé jusqu'en 1962, date à laquelle un arrêté municipal a marqué la fin de la circulation des voitures à chevaux.
L'affiche publicitaire pour le Cep Vermeil, réalisée par l'affichiste Georges Favre, représente Gnafron, le célèbre poivrot amateur de Beaujolais et fidèle ami de Guignol. Le slogan : « Le vin de table des connaisseurs ».
Le 1er janvier 1968, le hameau de Vancia, tout proche de Miribel, est détaché du département de l'Ain pour être intégré au département du Rhône et rattaché à Rillieux-la-Pape. Le château, acheté par les Bérard, se situait sur un terrain de plus de 32 hectares aménagé avec des essences d’arbres rares. En 1968, le petit-fils de Victor Bérard vend le château à un promoteur immobilier. Celui-ci laisse le château à l'abandon. En ruines, le château aux murs de pisé est rasé en 1981 pour faire place à un lotissement. En 2000, ce sont les ruines des bâtiments de ferme qui sont rasées. Aujourd'hui il ne reste que le mur d’enceinte le long du lotissement, chemin de Bellegarde, à Rillieux-la-Pape. Certains arbres sont encore visibles le long du sentier botanique.
Merci pour ces informations riches
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