Les publicités murales peintes et les affiches Cémoi
La chocolaterie Cémoi est fondée à Grenoble en 1920 par Félix Cartier-Millon (1873-1964), fils de Louis Cartier-Millon (1837-1914), le fondateur de la célèbre marque de pâtes alimentaires Lustucru.
L'origine de Lustucru remonte à 1871, lors du rachat par Louis Cartier-Millon, d'une petite usine de pâtes alimentaires existant depuis 1824, située place de Gordes à Grenoble. Louis Cartier-Millon choisit de produire les pâtes, tandis que son épouse, Joséphine, s'occupe des comptes. En l'espace de dix ans, en 1881, les époux Cartier-Millon doublent la production de leur usine artisanale pour atteindre les 500 kg de pâtes par jour.
Louis et Joséphine donnent naissance à trois fils, Félix (1873-1964), Gabriel (1877-1921), et Albert (1881-1973). Tous ont un rôle et des responsabilités dans l'entreprise familiale. Ainsi, Félix prend la direction de l'établissement à partir de 1900. Pendant ce temps, Gabriel exerce la fonction de vendeur, tandis que le benjamin de la famille, Albert, cherche des moyens pour développer l'entreprise en dehors du département, en trouvant notamment des vendeurs au-delà de l'Isère, et en travaillant sur l'image de la marque et les emballages.
En 1914, la Première Guerre mondiale éclate. Félix reste à Grenoble pour gérer l'entreprise, Albert part comme ambulancier, et Gabriel est affecté dans l'infanterie où il tombe malade avant de mourir des suites de sa maladie, trois ans après la guerre, en 1921. En 1918, s'ensuit une altercation entre Félix et Albert à propos de la direction et de l'orientation à donner à l'entreprise. C’est Albert qui prend la tête de la fabrique. Un nouvel élan est donné à l'usine des Cartier-Millon, et la production annuelle atteint 3 000 tonnes.
Pendant ce temps, Félix, l’aîné, reprend la chocolaterie grenobloise du Dauphin fondée par Aimé Bouchayer, qui se retrouve dans une situation financière très délicate après que les armées américaines et françaises aient retiré leurs promesses d'achat de chocolats. Félix crée la marque Cémoi et en fera un chocolat de renom.
Le nom Cémoi est alors utilisé pour le chocolat, Cénou pour les bonbons et les confitures, et Matina pour le petit déjeuner.
Pour mieux fidéliser la clientèle, chaque produit Cémoi contient des images ou un timbre poste à collectionner et à coller dans différents albums édités par la marque. Plusieurs thèmes d'images se succèdent : les animaux, les régions, la littérature, la peinture et les peintres, la géologie, le sport, l'histoire, les fleurs, les voitures, etc.
Plus tard, Pierre Cartier-Millon, le fils de Félix, et ses propres fils reprennent en main cette entreprise, où ils emploieront jusqu'à 500 personnes. Mais à la suite de la montée du cours du cacao, l’entreprise dépose le bilan en 1970. Elle est rachetée deux ans plus tard par un groupe américain, qui l'a cède en septembre 1973 à Gaston Maulin. La chocolaterie est déclarée en liquidation judiciaire le 21 juillet 1976.
Mais la marque Cémoi renaît de ses cendres en 1981, lorsque Georges Poirrier, le propriétaire de la chocolaterie Cantalou rebaptise celle-ci Cémoi en raison de la grande notoriété que ce chocolat a eu auprès des Français. [Profiter d’une ancienne notoriété peut être un gros atout et limiter les risques pris par l’entrepreneur.]
Avait-il bien le droit de faire cela ? Oui, car si une liquidation judiciaire est inscrite sans transfert de propriété, cela signifie que la marque est tombée dans le domaine public puisqu'il n'y a plus de propriétaire du droit. La marque est donc à nouveau disponible.
Source : Wikipédia.
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