Collection "Vieux trucs" - La gare d'Ambronay-Priay (Ain)



Ai-je dit qu'à Pont-d'Ain, l'huissier s'est arrêté ?
Qu'en gare d'Ambronay, la brune sémillante
Dont je parlais naguère et qui touche à l'été,
Avait quitté le train, alerte et sautillante !
Qu'à Tenay mon voisin à mine bienveillante
M'avait fait un salut plein d'amabilité ?
Ainsi je reste seul et le cœur désolé.
Ah qu'un sylphe de l'air me dépose à ta porte...
Mais pendant que je rêve à cet ange envolé,
La machine en sifflant comme un fétu m'emporte
Adieu, mais que toujours l'aile des vents m'apporte
Ce sourire attrayant à tes lèvres collé !
- Adolphe Chevassus, De Mâcon à Chambéry en chemin de fer, Les jurassiennes : poésies nouvelles, 1863.


La petite gare en carrons (1) d'Ambronay-Priay fut mise en service le 23 juin 1856 par la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée (PLM). Malgré une brève interruption du service ferroviaire dans les années 2000 pour cause d'une activité trop peu élevée (remplacement par des bus), la gare reprendra ses fonctions en 2012 notamment par le biais d'une rénovation des lieux (quai uniquement) la même année. Avant d'être un PANG (point d'accès non géré), c'est-à-dire une gare en libre accès automatique, la gare d'Ambronay bénéficiait d'une intense activité due entre autres au camp militaire d'Ambronay qui s'est vu lui aussi fermé, mais définitivement, contrairement à la gare. On y trouvait un guichet et une salle d'attente avec un hall.





(1) L'absence de pierres de construction en Dombes et Bresse encourage dès le début du Moyen Âge  jusqu’au 19e siècle, la fabrication de briques de terre cuite épaisses et massives appelées également carrons savoyards.  Elles résistent aux chocs et au gel et il n’est pas nécessaire de les enduire obligatoirement. Rapides et aisées à mettre en œuvre, elles peuvent être maniées d’une seule main. Ce matériau facile se généralise dans la construction des châteaux et remparts, mais assez peu dans les églises qui utilisent plutôt les galets d’origine glaciaire associé à des pierres calcaires provenant d’autres régions.
Les carrons sont moulés, séchés au soleil, souvent plusieurs mois, puis cuits dans un four bien fermé, dont on monte de plus en plus la température pendant huit jours. Les premières tuileries et briqueteries, appelées carronnières, sont toujours situées près des lieux d’extraction de la terre.
Employées alternativement en carreau et en boutisse pour élever des murs solides, les briques sont parfois couvertes d’un enduit sur lequel sont tracés des faux joints lui donnant l’aspect plus noble d’une construction en pierre. Les façades sont rythmées par de petits trous carrés, appelés trous de boulins, marquant les emplacements des traverses d’échafaudage au fur et à mesure de l’élévation du mur. Parfois un feston de briques décoratives forme un cordon de faux mâchicoulis en légère saillie à hauteur du chemin de ronde, juste pour souligner l’aspect défensif de l’édifice.
Source : Patrimoine.Ain

La petite cabane du garde-barrière.






Panneau situé à l'entrée de l'ancien camp militaire d'Ambronay, construit en 1915 dans le but de ravitailler en nourriture 150 000 hommes sur le front Nord et Est. Le site d’Ambronay, suffisamment éloigné du front, mais facile d’accès grâce au chemin de fer, situé dans une zone agricole riche en blé, en bétail, en bois et en main-d’œuvre fut choisi pour y installer une station magasin. Mais c’est « la boulange » qui a rendu le camp célèbre. Dès 1916, 150 000 rations de pain biscuité étaient fabriquées chaque jour par 200 boulangers, en majorité des civils français, que les gens du pays appelaient familièrement « les Patachouks ». Pour la fabrication, 96 fours fonctionnaient 24 heures sur 24 et les 200 boulangers se relayaient. C’était le début de l’organisation de l’intendance militaire moderne en temps de guerre. Le travail des fours s’est éteint au début des années cinquante. Entre les deux guerres, ils n’ont pas fonctionné mais ont repris du service pendant la Seconde Guerre mondiale. Plus tard, les imposants fours en briques ont tous été détruit. Aujourd'hui, le camp est reconverti en plateforme logistique un peu trop bien gardée. C'est louche ! 😉

Le camp militaire en 1918.



La gare


La première gare !






Commentaires

  1. Merci pour ce blog très intéressant; vous trouverez ici la réponse à votre questionnement sur la zone gardée à l’ancien ESCAT
    https://www.bugeycotiere.fr/49408/le-projet-de-revitalisation-industrielle-de-lancien-site-militaire-de-lescat-est-en-bonne-voie/
    La gare d’Ambronay village est celle des trains à voie métrique dite Tramways de l’Ain nom générique donné à un ancien réseau ferroviaire du département de l’Ain, principalement constitué de chemins de fer économiques de type tramway à voie métrique, commencé dès 1879, et développant 485 km de voies à son apogée.
    La gare est sur la ligne ligne d’Ambérieu à Cerdon, par Ambronay.

    Les lignes, concédées à plusieurs compagnies, forment un réseau sans cohérence, repris par la « Régie Départementale des Tramways de l’Ain » (RDTA) à partir de 1919. Les lignes sont fermées de 1932 à 1954"
    avec mes remerciements

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