Déconstruction des « 4 coins » - Ambérieu-en-Bugey face au temps

 


Ces nuages, là, tu les vois ? Comme des poings serrés, prêts à dégueuler leur rage. Et ces engins, foutus monstres d'acier... Ils s'acharnent, salauds, sur les ossements des vieilles baraques. Tout y passe, tout ! Les souvenirs, les cris, les rires... tout bouffé, digéré par ces bêtes sans cœur. Ça dévore, ça ravage, ça s'en fout... La fin, tu sens ? Tout s'effondre. Le clocher, lui, stoïque, il regarde ça, impassible, comme un vieux témoin fatigué d'une éternelle rengaine. Il voit le massacre, le tumulte, la sauvagerie de ces foutus monstres de fer. Et le bruit, ah le bruit ! Ça grince, ça hurle, ça déchire... On dirait le monde qui s'effrite, qui craque de partout. Mais c'est la vie, non ? Tout crève, tout renaît. La vieille peau s'efface, la nouvelle s'étire au soleil. Tristesse et beauté, la valse éternelle de la life. Ces images, elles te crachent tout ça en pleine gueule, sans un chuchotis. C'est le monde, ma vieille, ce foutu monde qui s'agite, qui se meurt, et qui pourtant, se fout royalement de nous.


À l'Îlot des 4 Coins, les quatre immeubles mitoyens restant vont être rasés avant Noël 2023. Pourquoi cette démolition d'ampleur ? Tout simplement parce que ces immeubles menaçaient de s'effondrer. 

Bon, qu'est-ce qu'ils vont faire de ce trou béant maintenant ? Tout le petit monde d'ici s'agite. Il y a des ragots à tous les coins de rue et chacun y va de son petit blabla. Y'en a qui parlementent pour qu'on balance des bâtiments flambant neufs. Ils croient dur comme fer que ça va remettre du peps dans le quartier, avec des apparts chicos et des boutiques qui brillent. Et puis il y a celleux qui ont la trouille de se retrouver avec des cages à lapins sans gueule qui flingueront tout le cachet. D'autres, plus rêveur.ses, aimeraient bien un petit coin de verdure, un parc, tu vois, où les mômes pourraient se défouler sans se faire écraser et où les vieux pourraient roupiller tranquille sur un banc. Un bout de nature au milieu de ce foutoir, un clin d’œil à ce qui était là avant et qui répondrait aux besoins de tous ces citadins stressés.

Au final, ce sont les pontes de la mairie qui trancheront. Espérons juste qu'ils aient deux neurones qui se touchent et qu'ils écoutent un peu les gens. Mais ce qui est clair comme de l'eau de roche, c'est que l'Îlot des 4 Coins, même relooké, personne ici n'est prêt de l'oublier. 

Pour mémoire, ici il y avait :

Une vieille plaque, don de l'A.C. du Rhône, et un mur peint en trompe-l'œil.

Le Caf-conc' L'Arlequin était le dernier lieu festif du centre-ville.

Un ancien institut de beauté devenu cabinet d'infirmières.

Des commerces fermés (ou pas) :







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