Publicité peinte Olida (RN7) - Voyage dans le temps et histoire de la marque

 

Jambon Olida, Route Nationale 7.

L'épicerie fine Olida à Paris, 1900s.




Olida - Une Épopée Parisienne

Les premières lueurs En 1855, Paris, la ville lumière, voit naître une épicerie fine sous la direction éclairée d’Ernest Olida. Au Palais Royal, il dévoile ses trésors gastronomiques, avant de transposer son sanctuaire des saveurs rue Drouot. Là, il se convertit aux mystères de la charcuterie, inaugurant en 1896 sa première manufacture de transformation charcutière à Levallois-Perret, là où les rues Victor-Hugo et Baudin se croisent. Cette usine, témoin des époques, resta debout jusqu’aux années 1970, suscitant les quolibets des voyageurs de la SNCF en route vers la gare de Paris Saint-Lazare, qui moquaient sa proximité avec un cimetière. 
Olida construit sa notoriété sur un trio emblématique : le jambon, le saucisson et le pâté de foie. L'entreprise est décorée à Verdun pour son rôle essentiel dans l'alimentation des troupes militaires. Elle assure également l'approvisionnement de l'expédition arctique menée par Paul-Emile Victor, et fournit des vivres à l'équipe de Maurice Herzog dans le cadre de son ascension de l'Annapurna.

La manufacture Olida à Levallois-Perret, 1911.

L’expansion et la gloire
Au fil des décennies, Olida s’épanouit et grandit, englobant diverses entreprises, des saucissons Loste à Saint-Symphorien-sur-Coise aux conserves de légumes d’Épinay-sur-Seine, sans oublier les jambons d’York. En 1967, elle s'allie avec Caby, et en 1971, Cochonou voit le jour, marquant une renaissance dans l’univers de la charcuterie.

L’ère de Marie et les défis
En 1972, Gérard Gorcy crée la filiale Gorcy au sein d’Olida, spécialisée dans la distribution d’entrées surgelées aux circuits spécialisés, notamment sous la marque Marie. Marie, étoile montante, conquiert le grand public en 1983 et s’aventure dans le rayon des plats préparés frais en 1989, avant de rejoindre le giron du groupe Saint Louis.


L'Usine Olida à Loudéac (22).



Les sombres horizons
Mais en 1992, le destin d’Olida bascule. L'usine de charcuterie à Loudéac connait une réduction drastique de son personnel. Dominique, une employée de longue date, et Didier, un autre salarié, témoignent de l'excellent esprit de camaraderie et d'entraide qui régnait au sein de l'entreprise avant cette période difficile. Mais des murmures de licenciements et de concurrence empoisonnent l’air, transformant à jamais l’atmosphère de travail. Les employé.e.s sont convoqué.e.s un.e à un.e pour apprendre leur sort, et plus de 500 personnes sont licenciées à la fin de l'été. 

La fin d’une ère
Cette même année, le groupe agroalimentaire vendéen Fleury Michon rachète l’entreprise Olida à la holding financière dirigée par le promoteur Christian Pellerin. Cette acquisition permet à Fleury Michon de doubler sa taille et de renforcer la position forte qu'avait Olida sur le marché des saucissons secs, des jambons cuits et secs, de la charcuterie, et des salaisons. Cependant, les opérations déficitaires d’Olida entraînent la chute de Fleury Michon, avec des pertes s'élevant à environ 300 millions de francs moins d’un an après l’acquisition. Cette chute est suivie de plusieurs autres acquisitions par différents repreneurs, jusqu'à ce que Cooperl prenne le relais. Dominique et Didier terminent leur carrière sous cette nouvelle ère, notant une disparition quasi complète de l'esprit de camaraderie qui caractérisait autrefois l'entreprise. Lire le témoignage de Dominique et Didier sur Ouest-France.

L’hommage littéraire et le mot de la fin
Pour clore le chapitre de cette histoire, Marcel Proust, dans son œuvre « À l'ombre des jeunes filles en fleurs » (1918), rend un petit « hommage » aux produits Olida : « Allez me chercher du jambon chez Olida. Madame m'a bien recommandé que ce soit du Nev'york. » 
En continuant à produire sa charcuterie truffée de nitrites, Fleury Michon/Cooperl n'a rien changé à la recette infernale qui a déjà semé le cancer à tout-va. La même saleté est toujours à l'ordre du jour, sans aucun remords ni changement de cap.



La maison Olida à Paris.


Le cocher du patron, 1892. 

Les employé.e.s.



L'usine Olida photographiée par l'Agence Rol en 1924
Source : Gallica

La conserverie

L'étuve à conserves

L'étuve de stérilisation

Le hachoir à viande

La préparation des jambons

La préparation des saucissons

La préparation des volailles

Le séchage des jambons

Le séchage des saucissons

Le sertissage des conserves

Préparation des saucisses fumées.

Fabrication de pâtisseries.

L'entrepôt

Attelage pour les expéditions.


Camion Saurer Olida.

Camion de livraison.


Usine de Talence (33)







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