Les échos clandestins de la Cour des Voraces

 


La Cour des Voraces, c'est un peu comme un vieux parrain du quartier de la Croix-Rousse, un genre de patriarche en escaliers tellement escarpés qu'ils donneraient des courbatures à un chamois. Six étages d'escalier, c'est un truc à te faire regretter d'avoir oublié ton pain en bas. Ici, les Canuts, ces gars du tissu, tissaient pas que de la soie, ils tissaient aussi des révoltes. Des vrais durs, avec des poings pas seulement faits pour passer le fil dans le chas de l'aiguille. Ces bonshommes, ils avaient le cœur aussi serré que leur métier à tisser, et quand ça débordait, ça faisait des vagues jusqu'au sommet des pentes. Des révoltes ? Oh, quelques-unes, juste de quoi écrire un chapitre ou deux sur la lutte des classes dans les livres d'histoire. La Cour des Voraces, c'est aussi un joyau d'architecture, avec ses traboules mystérieuses où l'on pourrait presque s'attendre à croiser le fantôme d'un Canut en train de ruminer sur la condition ouvrière. Ces traboules, parlons-en. Pendant la guerre, ces galeries ont servi de cachettes aux résistants, un vrai jeu du chat et de la souris avec les nazis. Les gars de la Résistance connaissaient ces traboules comme leur poche, filant entre les mailles du filet comme des anguilles. La Cour des Voraces, c'était pas seulement le cœur battant des Canuts, c'était aussi le pouls de la Résistance, un lieu où chaque recoin murmurait des plans de sabotage et des messages codés. Aujourd'hui, c'est un lieu touristique où les gens flânent en se demandant combien de calories ils brûlent en gravissant cet escalier monumental. Mais tu sens encore dans l'air ce parfum de rébellion, comme un vieux cognac qui aurait gardé son caractère. La Cour des Voraces, c'est un coin de Lyon où l'histoire parle plus fort que les guides touristiques. Et crois-moi, entre les pierres et les souvenirs, y a de quoi écrire un livre avec du caractère et une bonne dose de réalité sociale.

Canut dans son atelier de la Croix-Rousse à Lyon, vers 1900.

Intérieur de Canut à la Croix-Rousse. 

Type d'atelier familial, comme on en voyait beaucoup. La migration des tisseurs de soie sur le « plateau » commença vers 1793 et s'accéléra après l'invention de la mécanique Jacquard (1804). À partir de 1875, diverses causes ont fort réduit le nombre de vrais canuts. 



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