La maison natale de la célèbre cantatrice Ninon Vallin (1886-1961) à Montalieu-Vercieu (Isère)

Maison natale de Ninon Vallin à Montalieu-Vercieu.

Voici encore une plaque qui m'a permis de découvrir une artiste qui m'était inconnue. Et pourtant, elle est considérée comme la plus grande cantatrice française de la première partie du XXème siècle. On ne peut pas tout connaître, on ne peut pas tout écouter. Grâce à ces clichés, je mourrai donc un peu moins bête. 

Plaque offerte par la société Le Réveil, inaugurée le 7 juin 1959.

Contrairement à Simone Annibal, les recherches sont florissantes lorsque l'on tape « Ninon Vallin » dans les moteurs de recherche. Même Youtube nous permet d'écouter sa voix que le critique musical Pierre de Lapommeraye qualifiait de « magnifique, avec un timbre indéfinissable qui va au cœur de l'auditeur, émeut les fibres profondes de l'être en une sorte d'envoûtement magique auquel nul ne saurait échapper. » (Le Ménestrel du 7 mars 1924, p.7). Je ne vais donc pas vous réécrire sa biographie que vous pourrez découvrir facilement sur Wikipédia, mais me contenter de quelques grandes lignes. 

Ninon est née Joséphine-Eugénie Vallin le 8 septembre 1886 dans cette maison, à Montalieu-Vercieu, près de Crémieu (Isère) où son père Félix-Philippe Vallin, était clerc de notaire. Son enfance iséroise est heureuse, ébranlée seulement par une coqueluche qui lui fera dire plus tard : « Ce sont ces terribles quintes de toux qui m’ont donné cette voix ! ».


Ses études de chant au Conservatoire de Lyon sont couronnées d'un Premier prix qui lui permet de débuter dans les petites salles de la région. C’est à Bourgoin (aujourd’hui Bourgoin-Jallieu), qu’elle fait sa première expérience comme soliste au théâtre de La Glacière. En 1907, ses deux mentors, Georges Martin Witkowski et Vincent d’Indy la persuadent de se rendre à Paris pour lancer vraiment sa carrière. 

Les débuts sont difficiles mais Claude Debussy la remarque et l’impose pour interpréter toutes les voix féminines de son chef d’œuvre Le Martyre de Saint-Sébastien. Sa carrière démarre ainsi et son succès va grandissant avec l'interprétation d’autres œuvres de Debussy.

En 1912, elle est engagée par Albert Carré, directeur de l’Opéra et de l’Opéra-comique. Après des prestations remarquées, elle joue le rôle qui la propulse au firmament lyrique : Louise, dans l’œuvre du même nom de Gustave Charpentier. Mais Albert Carré est remplacé par un directeur avec qui elle ne s’entend pas, ce qui la pousse à partir en Espagne, où elle est accueillie par le grand compositeur Manuel De Falla. Elle s’impose à Madrid et Barcelone, c'est le début de sa carrière internationale.

En 1916, elle se sépare de son mari, le chef d’orchestre Eugenio Pardo, épousé 3 ans plus tôt. Comme elle maîtrise l'espagnol, elle signe un contrat pour une tournée en Amérique du Sud. Les sud-américains ne jurent que par elle, sa tournée durera… 20 ans !  Loin de sa mère, et soucieuse de son bien-être, elle lui achète la Sauvagère, une belle propriété à Millery (Rhône), dont elle utilisera le parc chaque été, de 1951 à 1957 pour donner des récitals. 

Sa popularité gagne enfin l’Hexagone : salles combles à Paris comme en province, critiques dithyrambiques, enregistrements vendus à plus d’un million d’exemplaires, pluie de récompenses… On la surnomme « la soprano au timbre d’argent » et son éternel sourire charme toute la gent masculine.  En 1947 et 1949, elle étend sa notoriété lors de tournées en Australie et en Nouvelle-Zélande, puis retourne fréquemment en Amérique du Sud jusqu’en 1955. Elle dit, à propos de l'Argentine : « Rien n'est impossible là-bas. L'été on parcourt les pampas à cheval, on habite les estancias, on fait rôtir des moutons entiers... Buenos Aires, l'air de la mer, l'air du Rio... Ici, j'étouffe... ».

En 1957, elle arrête sa carrière de chanteuse et se retire à La Sauvagère mais la vend en 1959 car trop grande et demandant beaucoup d'entretien. Les mauvaises langues disent qu'elle est ruinée mais ce n'est pas la réalité. Son repli dans un appartement de Sainte-Foy-Les-Lyon est un choix. Elle termine sa vie dans une clinique lyonnaise en 1961, un 22 novembre, jour de la Sainte Cécile, patronne des musiciens.


Photo tirée du journal La Femme de France du 8 octobre 1933.

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